Une Incompatibilité Physico-Chimique Médicamenteuse (IPC) consiste en une impossibilité à s’accorder entre une condition et un médicament, conduisant à un changement dans sa forme physique ou chimique. L’incompatibilité, source d’instabilité, peut provoquer une diminution de la disponibilité du principe actif ou conduire à une toxicité.
Il est essentiel de différencier une incompatibilité physico-chimique d'une interaction médicamenteuse pharmacologique, aussi souvent appelée interaction médicamenteuse. Dans le cas d'une IPC, les médicaments interagissent et s'annulent avant d'atteindre leur cible. Par contre, dans une interaction médicamenteuse pharmacologique, les médicaments atteignent leur cible biologique et produisent leurs effets, eux-mêmes antagonistes ou responsables d’une majoration de la toxicité.
Les incompatibilités médicamenteuses sont fortement liées aux formes injectables des médicaments, notamment lors de la dilution d'un médicament avec le mauvais solvant ou lors d'un contact entre médicaments incompatibles dans les tubes de perfusion. Les formes orales sont aussi concernées, particulièrement lorsque le médicament est écrasé ou mélangé avec une forme de nutrition. D'autres facteurs, tels que la chaleur, certains matériaux, ou des modifications internes à l'organisme (comme une modification du pH), peuvent aussi provoquer une IPC. Les formes ophtalmiques et transdermiques sont également parfois sujettes à l'IPC.
Les Incompatibilités Physico-Chimiques Médicamenteuses (IPC) ont de sérieuses implications pour les patients hospitalisés. Elles sont à l'origine de la majorité des erreurs et/ou des incidents associés à l'administration parentérale de médicaments. Selon certaines études, elles constituent 14,3% de toutes les erreurs médicamenteuses en soins critiques et augmentent également le taux d'erreur de 25% dans ces unités.
Les conséquences des IPC peuvent varier : elles peuvent entraîner une diminution de l'efficacité thérapeutique, une baisse de la sécurité du patient, une réduction de la concentration du Principe Actif (PA) qui peut affecter l'efficacité du traitement, ou la formation de substances toxiques qui peuvent causer divers problèmes de santé, y compris des infections, une toxicité pulmonaire, un syndrome de réponse inflammatoire systémique et, dans les cas extrêmes, un arrêt respiratoire ou la mort.
L'utilisation de filtres de tubulures, qui retiennent les particules solides, peut contribuer à réduire certaines des conséquences des IPC. Dans les services étudiés, l'utilisation de ces filtres a permis de réduire d'environ 25% la durée d'hospitalisation, les complications, et les syndromes de réponse inflammatoire systémique. Ils ont également permis de réduire de 21% la durée de ventilation mécanique, et de 4 à 5% diverses dysfonctions. Cependant, ces filtres ne préviennent pas tous les types d'IPC. Par exemple, ils n'empêchent pas la traversée des dérivés toxiques solubles ni la perte d’efficacité du traitement (perte en principe actif) due à la précipitation.
Dans les services de soins critiques, la fréquence des IPC est particulièrement élevée.. Près de 20% des erreurs dans la pratique infirmière concerneraient les IPC. Selon les études, le taux de prescription contenant au moins une IPC en unité de soins intensifs est de 68% ou 70,4%, pour une moyenne de 4,0 ± 3,3 incompatibilités par prescription.
Certaines études estiment que près de 20% des IPC pourraient être potentiellement mortelles pour le patient. En outre, les incompatibilités médicamenteuses sont associées à 60 % de tous les événements indésirables graves et potentiellement mortels. De plus, les IPC peuvent également augmenter la charge de travail des soignants, en nécessitant plus de temps pour répondre aux problématiques d’administration, prolonger les soins, effectuer des recherches d’information, renouveler la pose de cathéters suite à l’obstruction de ceux-ci, etc. À l'heure actuelle, il n'y a pas de données chiffrées disponibles sur ce sujet dans la littérature.
La compréhension des IPC est une tâche complexe qui dépend de nombreux facteurs spécifiques à l'administration du médicament, au contact de celui-ci avec les substances environnementales et aux caractéristiques intrinsèques des molécules elles-mêmes. Les études à mener sont donc coûteuses et complexes. De plus, la littérature actuelle, qui compile environ 6 000 couples médicamenteux incompatibles différents, souffre de nombreux biais, avec notamment environ 17% des données en contradiction. Par conséquent, l'utilisation d'un modèle d'intelligence artificielle pour produire des données quantitatives, fiables et comparables semble indispensable.
Le digital offre la possibilité de créer une base de données robuste qui prend en compte tous les paramètres liés aux IPC. Cela permet d'effectuer une analyse précise et complète, au-delà de ce qui est possible avec l'inspection visuelle traditionnelle qui n'identifie que les IPC causées par une perte de solubilité dans des conditions fixées.
DrugOptimal est le premier et unique acteur à avoir développé un modèle prédictif des incompatibilités médicamenteuses à avoir conçu un laboratoire de recherche dédié à cette question. L'objectif est de produire des données fiables qui prennent en compte l'ensemble des paramètres. La base de données de DrugOptimal est forte aujourd’hui de 30 000 références alimentées notamment par un modèle IA validé à 95% de fiabilité.
La gestion des incompatibilités médicamenteuses est complexe et implique plusieurs millions de situations possibles, ce qui rend impossible pour l'humain de maîtriser toutes ces informations sans assistance. En plus de la connaissance de la compatibilité des médicaments, il est crucial d'adapter le plan de soins pour minimiser les risques. Les outils numériques offrent une rapidité d'accès et de traitement de l'information inégalée. Par exemple, le logiciel DrugOptimal peut vérifier 52 488 combinaisons possibles en une seconde lorsqu'une ordonnance contient 8 médicaments pouvant être administrés via une voie veineuse centrale à 3 lumières.
Les erreurs peuvent survenir tout au long du processus de soin, notamment pour les médicaments injectables (erreurs de stockage, mauvaise reconstitution ou dilution des médicaments, mauvais débit d'administration) ou pour les formes orales (médicaments non écrasables, à prendre à distance des repas). Une solution digitale peut aider à contrôler tous ces facteurs et à apporter une réponse adaptée à chaque situation spécifique. Par exemple, le logiciel de DrugOptimal assiste l'infirmier sur tous les aspects de stockage, préparation et administration des médicaments.
L'utilisation d'outils numériques peut avoir un impact positif direct sur les soignants. Par exemple, après l'utilisation du logiciel de DrugOptimal, les infirmiers sondés ont estimé gagner entre 30 minutes et une heure par jour. De plus, ils ont exprimé se sentir mieux formés pour leur pratique. Cependant, une investigation formelle reste à mener pour confirmer ces bénéfices.
DrugOptimal est le premier et unique acteur à avoir développé un logiciel automatisé pour lutter contre les incompatibilités physico-chimiques médicamenteuses. Ce logiciel assiste l'infirmier sur tous les aspects de stockage, préparation et administration des médicaments, ce qui le distingue des autres solutions disponibles sur le marché.